19-04-2024 11:37 PM Jerusalem Timing

Violences contre Musulmans en Birmanie: un expert de l’ONU s’en prend à l’Etat

Violences contre Musulmans en Birmanie: un expert de l’ONU s’en prend à l’Etat

Les musulmans demandent protection.

Violences contre Musulmans en Birmanie: un expert de l'ONU s'en prend à l'EtatLe rapporteur spécial des Nations unies sur la Birmanie Tomas Ojea Quintana a indiqué jeudi disposer d'informations faisant état d'une implication de l'Etat et des forces de l'ordre dans certains des actes de violences contre les musulmans dans le pays.

"J'ai reçu des rapports faisant état d'une implication de l'Etat dans certains des actes de violence", a annoncé M. Quintana dans un communiqué.

"Et dans certains cas les militaires, policiers et autres forces de l'ordre n'ont pas  bougé pendant que des atrocités étaient commises devant leurs yeux, y compris par des groupes bouddhistes ultranationalistes très organisés", a-t-il ajouté.

Ces actes "pourraient signifier une implication directe de certaines parties de l'Etat ou une collusion et un soutien implicites", a-t-il estimé.

Selon d'autres informations, les militaires et policiers pourraient détenir de façon arbitraire des membres de minorités religieuses et ethniques.

M. Quintana a demandé aux autorités que les militaires et policiers responsables de telles violations des droits de l'Homme rendent "maintenant" des comptes devant la justice.

L'expert de l'ONU a exhorté le gouvernement à prendre des "mesures audacieuses" afin de lutter contre "les campagnes de discrimination et les discours haineux qui alimentent le racisme et, en particulier, le sentiment anti-musulman dans le pays".

Il a salué, par ailleurs, les appels à la "compassion, la tolérance, la compréhension et l'empathie vis-à-vis de toutes les croyances en Birmanie", y compris l'appel au calme lancé jeudi par le président birman Thein Sein dans un discours à la télévision.

Mais pour M. Quintana, "les signaux d'avertissement étaient là depuis les violences" dans l'Etat de Rakhine en juin 2012, et "le gouvernement n'en a tout simplement pas fait assez pour lutter" notamment contre la propagation des préjugés contre les communautés musulmanes.

M. Quintana s'est aussi dit préoccupé par les propos tenus par certains chefs religieux et leurs partisans, y compris des moines bouddhistes, incitant à la haine.

Les violences entre bouddhistes et musulmans ont fait 40 morts la semaine dernière à Meiktila, dans le centre du pays.

Elles se sont depuis étendues à d'autres communes. De nombreuses mosquées et habitations ont été détruites ces derniers jours, et des localités soumises au couvre-feu.

Les musulmans demandent protection

Violences contre Musulmans en Birmanie: un expert de l'ONU s'en prend à l'EtatLes principales organisations musulmanes de Birmanie ont demandé une protection active des forces de sécurité contre les violences communautaires, dans une lettre adressée au pouvoir.

“Les vies et les biens de la communauté de l’islam, les mosquées et écoles religieuses de Birmanie ne sont plus en sécurité et la situation est inquiétante”, indique ce texte envoyé le 26 mars à la présidence, selon Nyunt Maung Shein, le président du Conseil des affaires islamiques.

“Ces attaques violentes incluent des incendies volontaires et des massacres qui méritent une punition sévère”, poursuivent les quatre organisations signataires, qui accusent les forces de sécurité de “négligence” et de passivité. Les violences entre bouddhistes et musulmans ont fait 40 morts la semaine dernière à Meiktila, dans le centre du pays.

Elles se sont depuis étendues à d’autres communes et si le bilan humain est inchangé, de nombreuses mosquées et habitations ont été détruites et des quartiers soumis au couvre-feu.

“Les massacres et dégâts sur les bâtiments religieux et propriétés sont imputables à la faiblesse de la protection et des actions prises par les autorités responsables”, accusent les auteurs de la lettre.

En 2012 déjà, des les agressions des bouddhistes contre la minorité minorité musulmane des Rohingyas avaient fait plus de 180 morts et 110.000 déplacés dans l’ouest.